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samedi 20 février 2021

L'utilité de construire son pays en termes d'infrastructures




J’ai remarqué que je n’étais pas en sécurité, dès le jour où j’ai rencontré Lira. Une fillette de douze ans, qui venait d’un pays étranger. Elle se comportait bizarrement. Je qualifiais tous ses gestes de « zuzu », car elle regardait tout ce qui se trouvait autour d’elle avec dégout. Elle voulait éviter d’être touchée par n’importe qui et pensait retourner chez elle au lendemain de son arrivée.

Le jour même de son arrivée, la sœur de son père a mis au monde un bébé. Comme elle adore les nouveaux nés, elle décida d’aller à l’hôpital avec son père pour voir le bébé. Tout en route, elle gerbait tout ce qu’elle avait mangé. Cependant, à son arrivée à l’hôpital elle ne voulait pas entrer. Elle a préféré verser toutes ses larmes pour ne pas y pénétrer. Surtout après avoir entendu de la bouche de son père, qu’elle se trouvait au plus grand hôpital du pays.

Tous les gens qui passaient près d’elle commentaient : 1- Sûrement, c’est cette fille qui fait la loi chez elle. 2- Si c’était moi, je la laisserais seule au dehors. 3- Elle veut bien être tapée celle-là. Bref…

Je me retrouvais aussi à cet hôpital avec ma mère, car j’étais fiévreuse. Mais, on ne m’avait pas hospitalisée. Comme j’ai entendu le vacarme, je me suis dirigée au dehors. Puis, ma curiosité me guida vers les gens qui entouraient la petite qui pleurait. Par malheur, ses yeux se sont dirigés vers moi et j’ai reçu ma part de mépris. Tout en pleurant, elle criait : Quoi ! Ça c’est un hôpital ? Comment font les malades pour respirer à l’intérieur ? N’ont-ils pas peur de mourir si toutefois il y aurait une catastrophe ? Je veux bien retourner chez moi, car j’ai à peine l’envie de respirer cet air pollué.

Après l’avoir entendu, je me suis dite : « Cette fille-là est prestigieuse et arrogante ». Ensuite, je suis retournée joindre ma mère qui m’attendait. Car, c’était l’heure de rentrer chez nous. Ma mère et moi marchions jusqu’au carrefour pour prendre le tap-tap. Mais en arrivant, on ne parvenait pas à trouver même un taxi, puisqu’il commençait à pleuvoir et il était déjà 17h. Quelques minutes plus tard, une voiture s’est stationnée devant nos pieds et le chauffeur nous fit signe de monter. Au grand hasard, c’était le père de la fille qui nous proposait de nous ramener chez nous, car il avait remarqué que rentrer chez nous rapidement à cette heure serait difficile.

Lorsque je m’installai dans la voiture, j’ai toute suite remarqué la petite. Mais j’ai voulu éviter son regard pour ne pas être rejetée une  seconde fois. J’ai entendu son père lui dit : « Lira, tu peux maintenant ouvrir tes yeux, nous avons de la compagnie ». Elle a répondu : «  Non papa, je ne veux pas voir comment je vais mourir ». Je ne comprenais pas sa réponse jusqu'à ce qu’elle ajouta : « D’ailleurs il pleut, les routes sont mal construites, il n'y a aucun panneau de signalisation. Je veux retourner chez moi dès demain ».

Nous sommes arrivées chez nous vers 19h 05. Très fatiguée, je me suis vite lavée puis j’allai me coucher. Comme la radio était allumée, j’ai entendu des gens appeler à une émission pour dire qu’ils ne sont toujours pas encore rentrés chez eux, à cause de l’embouteillage. Puis, je pensai à ce que disait la petite.
À mon réveil au lendemain, j’ai pris ma tablette pour regarder un film réalisé  par des acteurs étrangers. Ce film m’a aussi beaucoup fait penser à la petite. 

J’ai frissonné, puis j’ai crié : « Oh mon Dieu !  La petite avait raison ».
 Nous ne faisons que survivre dans ce pays, car il n’y a pas de routes, pas d’hôpitaux, pas d’eaux, pas d’électricités. Tous ces manques éloigneront de nous les visiteurs étrangers, comme la petite qui voulait retourner chez elle.

Auteure : GEORGES Sherline, étudiante en sociologie

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